Dans un monde d'illusion a été créé le Firefly Mansion, pour corps et âmes perdues.
 
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Là où les songes te guident (pv Luna)

Orwell Grëtta
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Orwell Grëtta
Lun 21 Mai - 14:42

 
   
là où les songes te guident...

   
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Subitement, le monde changea comme il n'avait jamais changé encore. Tout devint plus sombre, et le jeune garçon se retrouva seul, au beau milieu d'un lieu comme il n'en avait jamais vu auparavant. Quelques instants plus tôt encore, il se trouvait dans le salon du Firefly Mansion et, à présent, il était persuadé de n'être plus vraiment au même endroit. Ou peut-être n'avait-il jamais été autant au même endroit que l'instant précédant. Il ne savait guère. Depuis qu'il avait quitté le monde réel, toute logique avait disparue autour de lui, mais Orwell sentit à cet instant précis que ce n'était pas la même d'illogique que d'habitude. Il s'était habitué aux changements perpétuels du manoir, à sa capacité de mouver, lentement, et de se balancer d'une couleur à l'autre. Mais cette fois-ci, c'était... différent.
Orwell se trouvait actuellement au beau milieu d'une pièce sombre où des petites lucioles s'aventuraient çà et là, voletant autour des centaines d'objets qui se trouvaient là.
Ce qui était le plus étrange en revanche, c'était l'importance de la présence de la nature. Les plantes avaient poussées en ces lieux, comme si personne ne pouvait venir les enlever, ce qui, d'ailleurs, était probablement le cas. Cette pièce était l'un des plus beaux endroits que le jeune garçon n'avait jamais vu. Chaque objet semblait avoir été conçu avec soin et précision, allant de la plus petite babiole au canapé lui même.
En parlant de canapé, celui-ci semblait être incroyablement confortable tant il était mou et pourvu de coussins. Orwell esquissa un faible sourire et avança timidement dans la pièce, manquant de trébucher sur quelques objets qui jonchaient le sol. Ici, le décor ne semblait pas autant changer que de l'autre côté. Tout semblait à la fois plus réel, et plus irréel. Cette sensation là fit frissonner le feu-follet alors qu'il posait une main sur le canapé, comme pour vérifier qu'il pouvait s'y asseoir.

Orwell sembla hésiter longuement avant de s'engouffrer dans les profondeurs moelleuses du divan, mais il ne regretta pas son geste. Un essaim de lucioles s'envola lorsqu'il se mit à l'aise et il le regarda voleter pour se poser plus loin, sur une petite commode envahie par une plante quelconque.
Le jeune garçon, toujours un sourire aux lèvres, se demanda un instant comment diable il avait pu atterrir ici. Il n'en avait aucune idée et il repensa au salon où il se trouvait quelques instants plus tôt. Pendant un court instant, il s'y retrouva réellement, là, au beau milieu de cette pièce lumineuse, mais d'un simple mouvement de pensée, il retourna dans le manoir obscur. Ainsi, il pouvait à présent mouver d'un manoir à l'autre par l'esprit. Cela ne répondait pas à la question de comment il s'était retrouvé ici. Il se souvenait simplement avoir ressenti l'étrange besoin d'aller au-delà de ses songes, au-delà du monde qu'il avait exploré, là-bas, dans le Firefly Mansion. Avait-on simplement exaucé son souhait le plus profond en le menant ici ? Ses songes l'avaient-ils guidé en ces lieux ? Orwell n'en avait aucune idée.

Le jeune garçon chassa ses pensées d'un geste de la tête, comme pour faire partir une mouche. Après tout, il n'en avait que faire de trouver une réponse. Il était ici, et c'est tout ce qui importait désormais. Certes, il ne savait pas vraiment où il se trouvait, certes, l'obscurité qui régnait ici le faisait frissonner de temps à autre, mais, étrangement, il se sentait bien, malgré tout. Cet endroit magnifique lui coupait le souffle et tout ici lui faisait penser qu'il était en sécurité. De plus, ce canapé était si confortable, ces lucioles si présentes, ces plantes si belles, qu'il ne pouvait se trouver dans un lieu maléfique aux forces obscures. Non, il était simplement tombé dans un endroit où la nuit semblait perpétuelle, et où le silence régnait en maître, si bien qu'il en devenait presque assourdissant. Chaque petit bruit semblait être amplifié, et Orwell semblait même pouvoir entendre le battement d'ailes des lucioles, ainsi que le faible frémissement des feuilles, comme si un minuscule vent venait à les déranger. Orwell pouvait aussi entendre son coeur battre, son souffle, sa respiration, tout.
Il finit par s'allonger complètement dans le canapé, enfouissant tout son corps dans les méandres des coussins. Il fixa le plafond, lui même recouvert de plantes, et arrêta de bouger.  
   
   
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Luna Walker
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Luna Walker
Lun 21 Mai - 23:51

Là où les songes te guident

Le soleil déchirait le ciel de ses rayons. Brumeux, ceux-ci cachaient parfois l’astre brillant, donnant l’illusion d’un léger brouillard sur l’herbe teintée. Tu commençais à t’habituer, à cette douceur, à ce monde illusoire. Même si parfois, tard le soir, tu doutais. Les rêves tournaient en cauchemars, abandonnant les couleurs pour laisser place au noir. Noir perpétuel, qui recouvrait même la lune. Aberration, mensonge, c’était le mot que tu notais à ton réveil. Cependant, cet univers existait, enfin presque.

Tu étais dans un endroit différent, tu en étais sûr, certaine. Tu gonflais tes joues, observant les alentours, un autre manoir ? Encore ? Quelle était cette folie, Dieu se jouait de toi ou bien… Non, ce n’était pas ça, c’était autre chose, une chose irréelle. Tu rongeais tes ongles, anxieuse, cette impression, celle d’être seule au monde. Le passé, il te poursuivait, même ici. Une larme coulait, puis une deuxième, pour laisser place à un tourbillon. Tu pleurais encore, tu n’arrivais pas à oublier, enfin à accepter. Pourtant, tu avais Rubi maintenant et pleins d'amis... Tu chutais, tes genoux venaient épouser le parquet. Les mains sur le visage, tu sanglotais, c’était vraiment pathétique, tu étais pathétique, cet ensemble était pathétique, non en fait, tout l’était.

Après une attraction émotionnelle, tu te résignais à abandonner. Comprendre ce monde était trop compliqué, bien trop effrayant, il était préférable de ne rien savoir. D’un mouvement de bras tu essuyais ton fardeau, un regard maintenant déterminé. Tu te relevais gracieusement, les cheveux ondulants comme les vagues d’un océan. Un énième soupir, tu avançais, guidé par les lucioles qui éraient là. Dommage, elles perdaient de leurs éclats dans les profondeurs d’un manoir. Un ensemble vieillot, poussiéreux, rien d’attractif. Mais plus tu marchais, plus ton avis différait. Tu ne savais plus quoi en penser, la nature rendait tout de même le tout agréable.

Le cœur palpitant, tu continuais, détaillant malgré l’obscurité l’entièreté de la pièce. Un travail infini, comment poser un mot sur un lieu illusoire. Alors cette fois, tu sortais ton carnet, non pas pour écrire, non, juste pour dessiner ce que tu voyais, c’était la seule solution. N’étant pas dessinatrice, tes traits étaient imparfaits, laissant un ensemble de nouveau abstrait. Tu voulais hurler, pourquoi c’était si compliqué, personne ne pouvait t’expliquer.

Une conscience torturée, égarée, les images défilaient. Un arrêt sur l’une d’elle, ta rencontre avec Rubi, tu souriais. De bons souvenirs pas vrais ? Puis ça continuait, les larmes, la joie, la haine, tu ne savais plus quoi adopter. Tu te contentais de joindre tes mains, prier n’allait pourtant rien t’apporter, personne n’allait t’écouter. Tu te mordais les doigts, que faisais-tu déjà ? Ah oui tu arpentais la salle. Tu fermais les yeux un instant, le silence, il était présent, mais pas pour longtemps.

Boum-Boum

Des battements semblables aux aiguilles d’une horloge mal réglé. C’était le coup d’envoi, le signe que tu devais t’en aller. Alors tu avançais, cette fois-ci par instinct. Ignorant les bébêtes volantes, tu passais une porte sans te poser de question. Une cheminée, faire un feu en printemps ? De toute manière, ça revenait au même. Tu prenais du bois, deux trois allumettes qui traînait là et tu fusionnais le tout. La pièce était présentement éclairée. Tu observais un moment les flammes dansantes, puis te tournais pour voir à quoi ressemblait cet endroit. Des canapés accompagnés par une flopée de coussins. Parfait pour une petite sieste, du moins c’était ce que tu croyais. Car une fois arrivée devant l’un d’eux, tu écarquillais les yeux.

Il y avait quelqu’un, un être qui se fondait presque dans cet ensemble moelleux. Tu plaçais d’abord un pied en arrière, puis te résonnais à l’approcher, après tout, tu n’avais rien à perdre. Tu te penchais, plaçant ta tête face à la sienne, un visage embarassé.

« Bonjour… Désolé de te déranger, je ne pensais pas croiser quelqu’un ici… ça me rassure un peu d’ailleurs… ah ah ! »

C’était une approche gênante, pourquoi n’avais-tu pas réfléchi à quelque chose de plus digne. Tu affichais un sourire forcé au jeune homme, frottant l’arrière de tête. Tu détournais le regard, tu ne savais pas quoi dire, il allait te trouver bizarre, surtout si tu continuais comme ça.

« Moi… c’est… »

Tu n’avais pas pu terminer ta phrase, car un accident avec coupé celle-ci. Tu étais tombée sur lui, la tête presque collée à sa poitrine. Tu te dégageais immédiatement bien sûr, lui tournant le dos.

« Je suis désolée, je suis maladroite… J’espère que je ne t’ai pas fait mal. »



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Orwell Grëtta
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Orwell Grëtta
Mer 23 Mai - 2:44

 
   
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Orwell était pour la énième fois retourné dans son monde intérieur. L'océan de couleur qui voguait dans son imagination le guidait sur des rivages lointains, inexplorés. Il n'était jamais allé aussi loin dans son esprit, comme si cet étrange et nouveau manoir lui avait ouvert de nouvelles portes. Ce qui, visiblement, n'était pas totalement faux.
A présent, son monde imaginaire commençait à se moduler différemment, comme si toute l'expérience qu'il avait acquise jusqu'à cet instant précis le menait à découvrir son propre monde. Orwell ne s'était presque jamais senti aussi bien, ou du moins, il sentait en cet instant là qu'il était presque heureux, serein.
Le corps qui portait son âme était habituellement un corps peu assumé, qui ne le rendait guère à l'aise en présence des autres, ou même lorsqu'il était seul. Mais cette fois-ci, il ne sentait même plus son corps. Celui-ci semblait avoir littéralement disparu, et seule son âme planait dans un océan de lumières et d'obscurité. Il était loin, au delà de la réalité, et au delà de l'illusion. Il avait quitté la Terre, il avait quitté le manoir, et il avait même quitté le canapé dans lequel il se trouvait. Il sentit aussi pour le première fois le danger qu'il courrait. Et s'il ne parvenait jamais à retrouver son corps ? Mourrait-il sans même s'en rendre compte ? Orwell ne le savait pas, mais, pour le moment, il s'en fichait. Il était bien trop bien pour essayer de retrouver ses esprits (et, par conséquent, son corps).

Dans son monde à lui, un feu dansait au milieu des vagues. Sa chaleur le guidait, l'enveloppait, il était si bien qu'il eut presque l'impression d'avoir trouvé un nouveau corps, mieux que celui d'avant. Orwell regardait ses flammes imaginaires et les ressentait en lui, parcourir lentement son corps, tel un fourmillement à la fois agréable et étrange, qui vous engourdie peu à peu. Orwell esquissa un faible sourire (sans savoir si ce sourire était réel ou figurait simplement dans son imagination) alors qu'il scrutait ce feu qui semblait grandir devant lui. Les flammes se transformaient lentement en un torrent de sentiments et de douleurs, qu'Orwell scrutait d'un regard neutre, dépourvu de toute haine.
Tout cela était bien étrange. Jamais encore il n'avait su aller aussi loin dans son monde imaginaire. Il en était heureux, mais perturbé à la fois. Quelque chose avait changé en lui, il en était persuadé.

Et puis, soudain, le monde revint à la réalité (si toutefois nous pouvons parler de réalité ici). Orwell se trouva nez-à-nez avec le fin visage d'une jeune fille, alors qu'il était toujours allongé dans le canapé. Le seconde chose qu'il remarqua, fut que le feu qu'il avait perçu dans son monde était aussi présent dans la pièce. Il ressentait la douce chaleur et il entendait le faible crépitement. Ce n'était pas un incendie, l'étrange fille avait tout simplement allumé un feu dans la cheminée. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Il ne l'écouta pas vraiment lorsqu'elle commença à parler, car il était trop concentré à fixer ses prunelles bleutées. Il aurait pu s'y perdre, un peu comme dans son océan imaginaire. Comme si c'était le moment. D'ailleurs, que faisait-elle ici ? Il croyait avoir été le seul à découvrir cet... endroit pour le moins étrange. Il entendit seulement la fin de sa phrase. Elle semblait gênée, mais Orwell esquissa un faible sourire, qui aurait pu la rassurer s'il n'avait pas été lui même complètement déboussolé.
Elle allait probablement dire son prénom ou quelque chose dans le genre lorsque, subitement, elle se trouva sur lui, trébuchant, puis, subitement de nouveau, elle s'était dégagée aussi vite que possible, lui tournant le dos. Orwell ressassa la situation dans son esprit et se redressa sur le canapé pour finalement s'asseoir complètement.
Si Orwell avait eut un miroir à cet instant là, il aurait pu voir à quel point il rougissait de façon très charmante. Ou peut-être aurait-il simplement pensé que c'était à cause de la chaleur du feu, qui sait.
Elle s'excusa, bredouille, et Orwell secoua la tête. Sachant qu'elle ne pouvait pas le voir, il s'encouragea et ouvrit la bouche pour parler.

-Hum...

Orwell soupira délicatement, regarda ses pieds qu'il balançait doucement au dessus des trois centimètres qui le séparaient du plancher, et s'ébouriffa les cheveux.
D'ailleurs, il trouva un court instant que ce plancher était fort intéressant car il le scruta, comme pour en découvrir les mystères. Il n'y avait, bien entendu, aucun mystère à y découvrir. Quoi que, ce crayon coincé entre les lattes avait l'air fort intéressant.
Il eut une envie soudaine de se baisser pour le ramasser mais il se ravisa, songeant que ce n'était absolument pas le moment opportun pour ramasser un crayon. Il détacha son regard du sol et reporta son attention sur son interlocutrice.

-Pas de problème, je...

Sa voix était légèrement rauque, probablement d'être resté allongé aussi longtemps, et de n'avoir pas parlé depuis peut-être... La veille ? Il n'était plus sûr.
Il n'avait en effet guère parlé depuis qu'il était arrivé ici. Certes, il avait échangé quelques mots avec son étrange voisin (ou voisine ?) de chambre quelques... jours ? plus tôt, mais c'était tout. Et comme il n'avait pas vraiment tendance à parler seul, le résultat était donc que sa voix n'était, actuellement, pas très expressive.

-Cet endroit... Il est étrange non ?

Bravo, belle constatation, songea Orwell. Sa question était stupide. Il soupira de nouveau, songeant qu'il savait mieux le faire que de parler. Oui, vraiment, sa question avait été complètement stupide. Bien sûr que cet endroit était étrange, et cette jeune fille n'avait probablement pas besoin d'un garçon pour le lui demander. Il détestait parler et poser des questions pour rien. C'était probablement l'une de ses plus grandes phobies.
   
   
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Luna Walker
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Luna Walker
Mer 23 Mai - 21:51

Là où les songes te guident

C’était une vraie catastrophe, tu avais tout raté, ton introduction, ton approche, il y avait tout à revoir. Puis au lieu de t’excuser convenablement, tu t’étais contenté de lui tourner le dos, une riche idée. Tu écartais les mains de ton visage, avant de les raccrocher avec une intensité modérée. Il était temps de se réveiller, enfin, ça n’avait duré qu’un court instant. Car bientôt, tu lorgnais une luciole, suivant ses déplacements jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans les lueurs des flammes. C’était triste, tu ne savais même pas si elle était toujours en vie. Bref ce n’était pas le moment, le garçon attendait, en plus tu ne devais pas laisser persister cette ambiance pesante.

Mais, alors que tu allais ouvrir de nouveau la bouche, l’étranger te répondait… Enfin, il émettait un bruit, un son, qui avait glacé tout ton être. C’était quoi cette peur ? Ce sentiment de danger ? Non, c’était juste une impression dont tu ne connaissais pas encore la signification. Il soupirait et toi, tu grimaçais, tremblant légèrement. L’inconnu n’avait peut-être pas aimé tes avances, ta proximité un peu exagérée, au fond tu le comprenais… Il devait te prendre pour une folle, briser sa tranquillité en plus, ah ça te prenait la tête. Et ce silence, tu n’en pouvais plus, il était devenu insupportable. Tu voulais ouvrir la bouche, crier n’importe quel mot, mais tu ne dégageais aucun son, comme si la fonction parler était tombée en rade. Au pire moment, bien évidemment, sinon ce n’était pas drôle. Tu avais envie de pleurer, comment pouvais-tu être si pathétique.

Une voix enrouée venait te sortir de ta peine. Tu l’avais d’ailleurs trouvé bien trop grave pour son gabarit, enfin ça, tu l’avais gardé pour toi. Non, tu l’écoutais, relevant doucement la tête, il ne t’en voulait pas… Tu remarquais d’ailleurs qu’il avait du mal à s’exprimer, un peu comme toi tout compte fait. Tu laissais apparaître un sourire sur ton visage, te retournant de manière gracieuse. Un pas de danse, que tu avais eu le temps de pratiquer autrefois avec l’être que tu chérissais. Néanmoins cette lune s’effaçait, pour adopter une frimousse sérieuse. Cet endroit ? Tu le trouvais étrange ? C’était sa question, elle était plutôt évidente. Cependant quand on te posait des questions, tu les analysais toujours de façon sérieuse, trouvant les mots adaptés pour éviter de raconter des balivernes.

Tu décidais de t’asseoir près de lui, laissant les émotions reprendre possession de ton joli visage. Tu souriais de nouveau, plongeant tes prunelles bleutées dans les siennes. Tu prenais le temps de prendre une inspiration, avant de répondre.

« Oui, c’est vrai qu’il est très étrange ! J’ai eu le temps de l’explorer un peu, j’ai d’ailleurs trouvé ça fascinant. L’harmonie entre la demeure et la nature, c’est juste sublime… Ah… tu parlais peut-être d’ici ! La pièce est plutôt atypique oui, je me demande si des gens vivaient ici, autre fois. En tout cas si c’était le cas, ils devaient être pleins, car vu le nombre de coussins et de canapés. »
 
Tu saisissais un des oreillers qui se situait derrière vous, le serrant fort dans tes bras, avant de pouffer dessus. Tu étais encore une gamine, mais bon, rire ne tuait personne. En tout cas, tu étais heureuse, puisque le châtain semblait aussi nul que toi quand il s’agissait d’entamer une discussion, ou encore parler. Il avait peut-être vécu dans la solitude lui aussi ? Tu le détaillais un instant, avant de hocher la tête les lèvres en cul de poule. Ça avait l’air de lui coller, enfin ce n’était que des estimations.

« Sinon… Moi c’est Luna enchanté… »

Ah bah, tu ne connaissais pas son nom, qu’est-ce que tu étais bête.

« C’est quoi ton prénom à toi d’ailleurs ? Puis comment tu es arrivé ici ? Tu vis peut-être ici ? »

Tu le bombardais de question le pauvre, sa tête allait exploser si tu continuais ainsi. Tu frottais l’arrière de ta tête, ébouriffant ta chevelure blonde que tu avais soigneusement coiffée. Avant de reprendre d’une voix plus calme.

« Je suis désolé, je pose trop de questions… Je suis contente que tu sois là, enfin… La plupart du temps, je suis seule donc… Enfin voilà, merci d’être là ! »

Euh, ce n’était pas réellement ça que tu voulais dire, mais pourquoi pas… En tout cas, tu restais là, à l’observer avec intérêt. Tu avais encore tant de questions à lui poser, tu espérais qu’il n’allait pas trouver ça trop soûlant.



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Orwell Grëtta
Sam 26 Mai - 18:40

 
   
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Orwell était actuellement partagé entre deux envies. L'une le poussait à partir d'ici le plus rapidement, tout simplement parce qu'il n'aimait pas parler et qu'il n'avait guère l'envie de faire la conversation. Sa seconde envie était de rester là éternellement, avec cette fille étrange qui lui était tombée dessus comme par magie. Le destin l'avait-elle menée ici ? Orwell n'en savait rien. La seule chose qu'il savait d'ailleurs, ce qu'il ne savait rien, ni de ce qu'il faisait ici, ni de ce qu'elle faisait ici, ni quel était cet endroit. Orwell en venait même à songer qu'il était lui même déjà mort depuis longtemps et que tout ce monde étrange n'était qu'un long passage entre la vie et le néant. Avait-il péri lorsqu'il s'était enfui de chez lui ? N'avait-il pas pu supporter tout ce poids sur ses épaules ? Il en venait à se dire que c'était cela la vérité. Que ce manoir n'était qu'un moyen étranger d'accéder à la mort.

Orwell tenta de revenir à la réalité, baignant dans ce silence lourd et pesant. Il ne savait que faire, il n'osait plus bouger, et il contemplait de nouveau le sol. Vraiment intéressant ce sol. Il faillit se faire de nouveau tout un monologue intérieur sur cet incroyable plancher, mais il se retint. De plus, l'étrange jeune fille venait de s'approcher de lui pour s'asseoir à ses côtés. Le plancher disparut automatiquement de l'esprit d'Orwell qui se concentra de nouveau sur le moment présent. Il était actuellement assit à côté d'une fille, sur un canapé, dans une pièce sombre, dans un monde sombre, dans un monde parallèle. Jusque là, rien de très alarmant, songea Orwell avec ironie. Tout cela le dérangeait et le rendait incroyablement à l'aise à la fois. C'était une situation bien étrange que de ressentir tout cela à la fois, pour Orwell qui avait d'habitude une pensée monotone, semblable à celle d'un moulin à café. D'ailleurs, le jeune garçon songea subitement qu'il aurait bien besoin d'un café à l'heure qu'il était (si tenté qu'il y ait seulement une heure en ces lieux). Il bailla comme pour souligner ses pensées, et écouta la jeune fille parler. Elle fit tout un monologue sur l'étrangeté de ces lieux, ce qui fit retrouver le sourire d'Orwell. après tout, si elle parlait autant à chacune de ses questions, il n'aurait guère besoin de faire la conversation.

Lorsqu'elle se tut, elle s'empara d'un coussin près d'elle et elle s'amusa avec. Orwell haussa un sourcil, puis deux, et reportait finalement son regard sur le plancher. Des lierres sortaient entre les lattes, et des fleurs bleues brillaient dans l'obscurité. C'était très joli à voir. La jeune fille finit par se présenter, sous l'oreille attentive du feu-follet qui ne quitta cependant pas pour autant les yeux du sol. Ainsi, elle s'appelait Luna. Le jeune garçon aimait beaucoup ce prénom. Elle lui demanda aussi comme il s'appelait, puis s'il vivait ici. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle posait beaucoup de questions, elle s'excusa et le remercia d'être là. Orwell sursauta presque en entendant ses propos et se tourna vers elle.
Ses cheveux dorés virevoltaient légèrement autour de son fin visage, comme si une brise s'était introduite dans la pièce, et un court silence s'ensuivit alors. Un court silence qui, aux yeux d'Orwell, dura une éternité.
Finalement, le jeune garçon secoua la tête comme pour chasser une mouche et détourna le regard. A présent, ses yeux fixaient un point vague dans le vide. Il toussota discrètement.

-Moi c'est Orwell...

Orwell n'avait jamais vraiment apprécié son prénom. Il le trouvait étrange et il n'avait jamais entendu quelqu'un d'autre s'appeler comme ça. Il ne connaissait qu'une personne qui portait ce nom comme nom de famille (et encore, ce n'était qu'un nom de plume), c'était George Orwell. Cet auteur ne l'avait jamais vraiment interpellé, même s'il avait déjà essayé de lire un de ses livres juste parce qu'il portait le même nom que lui. Jamais il n'avait réussi à le terminer.

-Non, je viens de... l'autre côté, l'autre manoir.

Il ne savait pas vraiment comment il était censé appeler l'autre bâtisse, du côté lumineux. Tout cela lui faisait tourner la tête et il en vint même à se demander combien encore de manoirs parallèles lui restait-il à découvrir. Peut-être y en avait-il une infinie infinité, probablement d'ailleurs.

-Et toi... Luna ? D'où-viens tu ?

Le jeune garçon s'était forcé à poser cette question. Parfois, il fallait faire des efforts pour parler aux gens. Sinon, cela aurait fait longtemps qu'il serait sorti de cette pièce, et cela n'aurait pas vraiment été poli. Voir, pas du tout.
Il regarda de nouveau le plancher. Décidément, il avait un sacré problème avec ce sol. A croire qu'il était tombé fou amoureux de lui. Orwell esquissa un sourire à cette pensée. C'était absurde.

-Et bien... De rien... Merci à toi !

Il se tut finalement, songeant qu'il était préférable pour lui de ne pas en rajouter trois tonnes. Il ne savait pas vraiment s'il était content que cette jeune fille soit avec lui à cet instant précis. Probablement qu'il aurait été mieux seul. Mais, bizarrement, la présence de Luna lui plaisait, d'un certain côté. Il se sentit rougir à cette pensée. Il tourna la tête pour cacher cela. A présent, il contemplait une armoire. Presque aussi passionnante que le plancher d'ailleurs.
   
   
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Luna Walker
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Luna Walker
Mar 29 Mai - 22:04

Là où les songes te guident

Tu t’affolais, tu t’égarais, que faire ? Que faire face à un homme qui reste figé, sans expression, sans réaction, quand la panique circulait activement dans tes veines. La solitude, tu la sentais, celle de l’enfant. Ça te rappelait avant, cette triste époque, celle où tu avais sombré, celle où tu avais pleurée. Il te renvoyait cette image, perpétuellement, à l’infini comme s’il en était le dieu. Tu avais envie de le prendre dans tes bras, lui faire abandonner son fardeau et être là pour lui à jamais. Mais tu en étais incapable, gênée, apeurée, tu ne savais plus quoi faire. Pourtant, il n’était pas méchant, bien au contraire, sinon il ne serait pas ainsi… Si seulement, si seulement tu pouvais bouger correctement, parler correctement, aller droit au but et lui tendre la main.

Il quittait finalement les yeux du sol, te regardant toi, tu avais réussi à capter son attention, tu l’avais même fait sursauter. Tu attendais maintenant ses mots, comptant presque les secondes. Puis, l’adolescent secouait la tête comme pour chasser les mauvais esprits, avant de se reconcentrer pour enfin parler. Tu trouvais ça mignon, son attitude, au fond vous étiez pareil.

Orwell, c’était son nom, un joli nom qui semblait d’ailleurs t’évoquer quelque chose… Tu ne savais plus, tu avais dû l’omettre au fil des années. Ah si, c’était sûrement dans les livres, mais sur quoi ? Aucune idée. Le châtain poursuivait le dialogue et tu étais contente de le voir s’impliquer davantage. Il venait lui aussi de l’autre manoir et n’y comprenait pas grand-chose non plus. C’était quoi cette énigme, pourquoi le monde était si vague et n’avait pas de sens. Ça t’énervait, au oui ça t’énervait, toi qui aimais comprendre les choses, là c’était proche de l’impossible. Un univers, ou un double qui étaient de plus en plus étrange.

La question d’Orwell interrompait tes interrogations. Tu venais de faire exactement ce que tu lui avais reproché plus tôt. Tu grimaçais légèrement, avant de pouffer de rire. Tu étais tellement idiote, heureusement qu’il ne pouvait pas lire dans ta conscience sinon il serait dans un fou rire. Tu espérais, reprenant une attitude correcte, pour répondre à sa question, sa question qu’il avait peiné à énoncer.

« Moi, je viens du même endroit que toi… Enfin je crois, tu parles bien du manoir avec le paysage qui change de forme ? »

S’il n’était pas au même endroit que toi, il allait te prendre pour une folle. Mais bon, si ça pouvait le faire rire, tant mieux. Quoique, voir un si beau garçon sourire, ça pouvait rapidement te faire monter dans les tours… Mais tu ne songeais pas à ça, bien trop occupée à le contempler. Sa peau était si pale, c’était à se demander s’il avait vu le soleil. Cependant ça lui allait bien, ça se mariait même parfaitement avec ses vêtements, qui lui permettaient sans doute de se fondre dans le décor. À force de le détailler, tu finissais par rougir, que faisais-tu ?

C’était après un long moment de silence, que tu décidais de te lever, avant de t’accroupir pour plonger tes prunelles océan dans les siennes. Tu voulais attirer son attention, qu’il arrête de regarder ce maudit sol, était-il plus intéressant que toi ? Oui, tu étais jalouse d’un plancher… Sauf qu’à faire la gamine, tu ne t’étais pas aperçu que ton visage était si près du sien. Quand tu en prenais conscience, tu reculais, tombant sur le parquet. Tu détournais les yeux, gonflant les joues. Il ne devait rien comprendre à ton attitude le pauvre. Tu te relevais, avant de le pointer du doigt et hurler quelques mots.

« Je… Si le plancher est plus important que moi, tu peux me le dire un ! »

Tu tournais la tête sur la gauche. Que faisais-tu ? Tu avais totalement perdue la tête.

« Pour la peine tu es obligé de faire une bataille de polochons avec moi. »

Tu prenais ton oreiller à deux mains, un sourire en coin, avant de lui sauter dessus. Tu figeais le temps pour éviter de le faire tomber, avant de t’allonger dos à lui sur le canapé. User de ton pouvoir ainsi n’était pas très réfléchis, mais bon, tu voulais lui faire une petite farce. Tu attendais les cinq minutes, puis une fois que le temps avait reprit son cours, tu appuyais ta poitrine contre le dos du garçon avant de venir lui chuchoter.

« Bouh ! »

Tu le libérais immédiatement de ton emprise, étalant ton corps sur le canapé tout en fermant les yeux.

« Tu sais Orwell, je sais ce que tu ressens… J’ai moi-même été victime de la solitude et d’ailleurs et ce sentiment me hante d’ailleurs. »

Tu marquais un moment de silence avant de reprendre.

« Tu aimes la solitude ? »

Cette question n’avait pas de sens…


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Orwell Grëtta
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Ven 1 Juin - 16:45

 
   
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L'armoire était d'une teinte si sombre que les lucioles se détachaient à merveille devant elle. Elles voletaient sagement autour du meuble, inlassablement, frétillant parmi plantes et autres fleurs. Orwell aimait ce spectacle plus que ravissant et il aurait pu rester ainsi des heures durant, probablement.
Il aimait particulièrement cet endroit aux allures étranges, à l'aspect doux. Le manque de lumière, il l'appréciait beaucoup, il n'avait jamais réellement apprécié l'éblouissement du soleil, ou l'étrange clarté désagréable d'une lampe artificielle. Ici, la seul source de lumière provenait des lucioles et, dans le cas présent, du doux feu qui crépitait joyeusement dans l'âtre de la cheminée.

Orwell aurait presque cru croire un court instant qu'il était heureux, et qu'il avait enfin trouvé l'endroit parfait pour lui. Mais il savait que tout cela n'était pas la vérité, que cet endroit ne tournait pas rond, et qu'il ne pourrait rester définitivement ici. Il l'avait su dès qu'il avait pénétré en ces lieux. Il aurait préféré ne pas ressentir cette étrange sensation, afin de se conforter pleinement dans ces lieux, mais ce n'était pas le cas. Le jeune garçon savait pertinemment qu'il ne pourrait rester ici longtemps.
De plus, la présence de la jeune fille ne cessait de le ramener à la réalité. Et cette réalité ne faisait pas partie de ce monde, cela était certain.

Orwell soupira doucement, et reporta son attention sur la jeune fille. L'armoire avait cessé de l'interpeller, et la pièce dans laquelle il se trouvait se dessina de nouveau dans ses yeux. Le jeune garçon fronça les sourcils. Il ne comprenait décidément rien du tout à ce monde. Il aurait aimé pouvoir trouver une seule explication, un indice, mais il n'y avait rien. Il aurait pu trouver le néant, cela l'aurait plus aidé.

Luna répondit à la question qu'il venait de lui poser et Orwell lui jeta un bref coup d'oeil. Elle était mignonne tout de même, mais il n'avait pas le temps de réfléchir à ce genre de chose. Ou peut-être avait-il trop le temps, il ne savait pas trop. Avait-il peur de quelque chose ? Il n'en savait rien. Il en avait plus qu'assez de se poser toujours un tas de questions inutiles qui envahissaient son esprit, de plus en plus.
Elle parlait du manoir qui changeait de forme. Orwell sourit à cette image et se dit que c'était une belle description de l'autre Manoir. Elle venait bien du même endroit qu'Orwell. Pourtant, il ne l'avait jamais vue, ou alors il n'y avait jamais fait attention. Ou peut être son regard avait-il glissé sur elle les rares fois où il l'avait déjà vue. Il n'en savait absolument rien.

Orwell hocha la tête en signe de compréhension et laissa le silence emplir de nouveau les lieux. Il sentit le regard de Luna se poser sur lui et il n'osa pas tourner les yeux. Il ne se sentait généralement pas très bien lorsqu'on l'observait ainsi. Cela n'arrivait pas souvent dans sa vie, mais il avait assez vécu pour savoir qu'il n'aimait pas vraiment cette sensation. Le pire était de sentir son visage s'enflammer.
La situation ne s'arrangea pas pour lui car la jeune fille finit par se lever et s'accroupir face à lui, pour plonger ses yeux dans les siens. Le visage d'Orwell allait cramer si cela continuer. Son corps entier risquait de brûler. Cela serait fâcheux de mettre le feu à cette étrange maison, songea Orwell.
Elle était si près de lui, le jeune garçon ne se sentait vraiment pas bien. Il avait l'impression d'être devenu un garçon de huit ans, gêné après avoir cassé un verre à la cantine de l'école. Non, en réalité, ce n'était pas tout à fait ce qu'il ressentait. Mais il ne trouva pas d'autre élément de comparaison.

Lorsque la jeune fille se rendit compte qu'elle était un peu trop près, elle recula et tomba sur le plancher, ce qui fit rire Orwell pendant un court instant. Cela l'arrangeait, ça commençait à devenir gênant tout ça. Son rire s'arrêta net lorsqu'elle lui hurla plus ou moins dessus. Elle était jalouse d'un plancher. Orwell la laissa terminer sa phrase et il éclata de rire. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ri. Cette fille était-elle si drôle que ça ?

-Le plancher oui ! C'est ma passion

Et voilà, à cause d'elle, il disait n'importe quoi. Cela ne lui arrivait jamais. En vérité, il ne parlait pas assez souvent pour pouvoir dire des idioties. Elle s'engagea dans une bataille de coussins et Orwell dû suivre le mouvement, un peu à contre-coeur.

Il s'empara d'un oreiller, mais il n'eut guère le temps de protester. Elle était bien trop rapide et elle lui avait déjà sauté dessus.
C'est alors qu'Orwell ressentit une étrange sensation pendant un très court instant. Un vide, comme si quelqu'un avait arrêté le temps. Lorsque le temps reprit son cours, il se dit qu'il s'était fait des idées, peut-être était-ce la fatigue qui lui faisait croire toute sortes de choses.Il n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir car Luna le fit sursauter de nouveau avec un "bouh" qui le fit presque sauter au plafond. Le pire n'avait pas été le "bouh", mais plutôt la sensation de sa poitrine dans son dos. A bien y réfléchir, il n'avait jamais eut beaucoup de contacts physiques avec des filles (ni des garçons d'ailleurs). Orwell sentit son corps s'embraser et il détourna les yeux. Il avait l'esprit complètement bouleversé. Lui qui d'habitude aimait se réfugier dans son monde imaginaire, n'avait qu'une envie, c'était que cet instant dure une éternité.

Orwell l'écouta lorsqu'elle lui parla de la solitude et il retourna la tête vers elle. Elle était belle tout de même. Et tellement étrange que cela l'intriguait. Il sentit qu'il rougissait et il pria pour que cela ne se voit pas. Après tout, cela pouvait très bien être la chaleur du feu. Oui c'est ça, le feu le faisait rougir, tout était logique.

-Je ne sais pas si j'aime vraiment la solitude...

Il réfléchit un instant. Il avait le cerveau en compote. Cette fille lui faisait trop d'effet et ses esprits n'étaient pas très clairs.

-C'est simplement que la solitude me permet d'accéder à un monde qui me correspond plus que n'importe quel endroit... Tu comprends ?

Orwell se tut et s'enfonça plus dans le canapé. Il ne le détachait plus des yeux. Il ne pouvait tout simplement plus détourner le regard. Il se demanda ce qu'il se passerait si elle s'en rendrait compte. Parviendrait-il à tourner la tête ? Il n'en était même pas sûr.
Il observa longuement son visage fin, ses cheveux aux magnifiques reflets dorés, ses yeux bleus. Elle était belle. Orwell oublia le plancher, l'armoire, la réalité, l'illusion, les deux manoirs, son passé, il s'oublia même lui-même. Il n'y avait plus qu'elle. Elle prenait toute la place dans ses yeux et dans son esprit.


-Je...Tu...

Il ne continua pas sa phrase. Il en était incapable. En fait, il ne savait absolument pas ce qu'il avait voulu lui dire. Sa bouche s'était ouverte toute seule, prononçant ces mots sans sens. Orwell n'avait jamais été aussi perdu. Ce devait être la fatigue, et la chaleur du feu.

   
   
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Mar 5 Juin - 22:28

Là où les songes te guident

Le plancher, sa passion ? Se moquait-il de toi ? Ou c’était-il pris au jeu… Tu n’en avais pas la moindre idée… En réalité tu n’y avais pas prêté attention, bien trop occupée à élaborer des plans qui ne menaient à rien.

L’ironie, c’était que cela avait finalement mené à quelque chose. Oui, car maintenant il rougissait, il réagissait, il parlait… Tu avais ravivé sa flamme, tu le sentais, son corps devenait chaud, une chaleur que tu avais presque oublié avec les années.

Allongé, tu l’écoutais, laissant sa voix te plonger dans un océan de sentiment. Il ne savait pas, il était perdu, tout comme toi tu l’avais été. La suite ne t’aidait pas et même si tu le comprenais, tu ne voulais pas avouer qu’il avait raison. C’était ce que la majorité des gens cherchaient dans la solitude, être dans une bulle, être dans un monde qui leur était propre. Mais, n’était-ce pas la pire des solutions ? S’enfermer dans un univers aux aspects parfaits, non c’était tout sauf productif… Il valait mieux affronter la vie, vivre et profiter de chaque instant, plutôt que de se morfondre et se laisser mourir en disant que c’était la meilleure des solutions. Sauf que, toi-même tu n’avais pas cet aspect-là, toujours bloquée dans cette bulle, dans cet imaginaire qui t’attristait chaque jour un peu plus... ça sonnait tristement, l’ambiance devenait d’ailleurs morose…

Un instant plus tard, en ouvrant les yeux, tu constatais qu’Orwell te fixait. Tu rougissais bien sûr, prenant toi-même le temps de le détailler. Tes yeux pétillaient, ton cœur frémissait et tu ne comprenais pas ce que tu avais fait pour le rendre dans un tel état. Au moins, il n’avait pas l’air contrarié, non, il avait même l’air heureux. L’avais-tu libéré de ce monde où tu t’étais si longtemps égaré ? Ou l’avais-tu juste fait chavirer du bon côté, le temps d’une attention avant qu’il ne reparte dans ce même monde. Tu n’avais pas la réponse, mais tu ne voulais pas, non tu ne voulais qu’il t’abandonne une nouvelle fois pour ce fameux plancher. Alors, tu le laissais bafouiller quelques mots avant de comprendre ce qu’il ressentait. Ton rythme cardiaque s’accélérait, laissant ta poitrine flamboyante comme jamais. C’était bien ce sentiment, bien trop violent pour l’ignorer, bien trop encré pour l’effacer, tu n’avais pas d’autre choix que de l’accepter.

Tu t’étais laissé un temps pour méditer, soufflant longuement. Courageuse, tu obligeais ton corps à bouger, t’approchant tremblante de l’homme. Tu prenais sa main la plus proche, pour la serrer entre les tiennes. Ça te rassurait de le sentir proche de toi et avec de la chance, cette sensation était partagée, du moins c’était ce que tu espérais. Tu affichais un sourire maladroit, consciente qu’il fallait bien choisir tes mots dans cette situation.

« Je comprends tout ce que tu veux dire Orwell… Moi-même j’ai vécu pendant longtemps avec ce même sentiment. La solitude te fait croire des choses, mais au fond… elle est néfaste. »

Tu laissais le silence planer, tu savais que ce n’était pas ce qu’il voulait entendre actuellement, mais tu y venais…

« Sinon... ne soit pas gêné. Je ressens le même sentiment, enfin je crois. »

Tu détournais le regard vers la droite, les joues gonflés, que venais-tu de dire ?

« Non, ce n’était pas ce que je voulais dire ! Je voulais dire que j’étais tout aussi perdu que toi, je suis désolé pour tout à l’heure, je n’aurais pas dû, je suis un peu idiote… »

Tu frottais l’arrière de ta tête, c’était compliqué de s’exprimer correctement surtout dans ce contexte. Peut-être que tu devais détourner le sujet, ou essayer…

« Euh… »

Non, ce n’était pas gagné pour changer de sujet. Car au fond tu sentais ton cœur palpiter… Non, tu n’avais pas le droit d’être égoïste, tu devais l’aider à sortir de cette ambiance.

« Je… Tu faisais quoi avant de te retrouver ici, enfin… Tu faisais quoi sur terre ? »


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Orwell Grëtta
Ven 8 Juin - 13:25

 
   
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Si Orwell avait été un légume, il aurait été pire qu'un poireau. Planté là, stupidement, la bouche légèrement entrouverte, il était complètement perdu. Son cerveau mouvait d'un monde à l'autre, tantôt essayant de s'accrocher à son monde imaginaire pour s'y réfugier, tantôt regardant cette jeune fille fort charmante qui, étrangement, ne le dérangeait pas.
Lui qui n'aimait pas spécialement la présence des autres était actuellement en train de se remettre en question. Il n'y comprenait plus rien.

La chaleur du feu n'arrangeait pas les choses. Non, elle les empirait, les accentuait, le rendait encore plus bizarre. Oui, bizarre était le mot, si la situation avait été différente, il aurait juré qu'il avait attrapé de la fièvre, la gastro, et tout ce genre de maladie désagréable. Mais non, ce n'était pas le cas, Orwell n'avait attrapé aucune de ces maladies et la chaleur du feu n'était pas l'unique raison de ce qu'il ressentait à cet instant précis.

Il faut dire que la première réaction de Luna fut de rougir. Comme si cela allait rassurer le jeune garçon qui ne comprenait rien à rien. Orwell voulut détourner les yeux, dans un premier temps, mais il n'y parvint pas. Tout cela était, ma foi, bien étrange. Le feu-follet respira, sentant la chaleur monter en lui. Maudit feu, songea t-il en soupirant, sachant pertinemment que le problème n'était absolument pas là. Puis, il essaya de se réfugier dans son monde imaginaire. Il y parvint un court instant, mais il sut que, cette fois, il ne pouvait échapper à cette réalité. Elle prenait le dessus sur son esprit et le traînait vers elle. Il était prisonnier de ce monde, et il ne savait pas si cela le réjouissait ou le terrifiait effroyablement.
La dernière option était de s'enfuir. Mais ses yeux ne voulaient même pas se tourner vers la porte, même cela, c'était impossible.
Orwell respira un bon coup, tentant d'intégrer le calme le plus intense en lui, mais ne parvint même pas à faire le dixième de ce qu'il espérait. Décidément, il n'avait pas de chance.

Le pire moment de cette effroyable instant fut lorsqu'elle lui prit la main. Il sentit son corps trembler tout entier et il frissonna. Il ne se sentait pas très bien, vraiment.
Il eut du mal à se concentrer pour écouter les douces paroles de la jeune fille qui tentait de le rassurer à propos de cette solitude. Orwell se contenta de hocher très faiblement la tête, dans un mouvement quasi imperceptible à l'oeil humain. Il ne savait pas vraiment quoi dire, et il n'avait pas envie de répondre de sa voix légèrement rauque et faible. Il détestait sa voix, c'était un fait. Surtout à côté de celle de la jeune fille qui lui parlait toujours. Elle semblait incroyablement gênée, ce qui n'était pas vraiment le bon remède pour le jeune garçon. Cela ne le rassurait absolument pas, ni ne le calmait.

Orwell tenta rassembler ses esprits alors que Luna lui posait une dernière question. Il ne savait pas très bien si changer de sujet était la bonne idée à adopter, d'autant plus qu'il avait un mal fou à se souvenir de sa vie d'avant, là tout de suite. Et puis, ressasser ces souvenirs n'avaient rien de très agréable.
Il se souvint de la forêt, de la voiture, du trajet jusqu'à la maison rouge au bord du lac, de ses tendres parents.
Puis, il se souvint de l'incroyable solitude qu'il ressentait, chaque jour, un peu plus que le jour précédant. Orwell se demanda même s'il était toujours capable de se transformer de nouveau en feu-follet. Il avait presque oublier comment faire.
Cela le rassura lorsqu'il vit qu'il y parvenait, car l'extrémité de ses doigts redevenait bleue. Il se retint de se transformer, redevenant un "être humain" à part entière.
Il n'avait pas de très bons souvenirs de sa vie d'avant. Ses camarades de classe qui n'avaient de cesse de le trouver étrange, sa petite chambre où il se sentait si seul...
Orwell soupira.

-Cette solitude... Tu l'a ressens aussi, n'est-ce pas ?

Il ne l'avait pas remarqué aux premiers abords, mais maintenant, il le sentait, cette fille se sentait aussi seule que lui. Cela le rassura de savoir qu'il n'était pas le seul à devoir vivre face à ce sentiment, mais il ne pu s'empêcher de se dire parfois qu'il n'était peut être pas fait pour vivre en société.

-Ne t'excuse pas... Pour tout à l'heure... Je... Enfin, ça ne fait rien, ne t'en fais pas.
Orwell soupira de nouveau. Il était bien incapable de parler. Voilà où était le fond du problème. Sa solitude n'était pas seulement dû au fait qu'il avait été adopté, non. Déjà lorsqu'il vivait dans la forêt, il se sentait incroyablement seul. Ce sentiment ne l'avait jamais quitté.
Le jeune garçon plongea ses yeux dans ceux de la jeune fille. Il n'avait pas envie de parler de lui, il n'aimait pas trop ça. Mais il sentit qu'elle voulait simplement l'aider à sortir de cet instant quelque peu... malaisant.

-Je...

Il respira un bon coup.

-Ma vie d'avant ... Pas grand chose, j'étais un étudiant comme les autres... Enfin, pas vraiment comme les autres... La famille qui m'a adopté était très gentille avec moi mais... Cette vie là n'était...pas faîte pour moi.

Orwell respira de nouveau. Il ne s'était jamais autant confié à quelqu'un. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu'il venait de déballer toute sa vie, il avait simplement evoqué des faits, mais c'était déjà beaucoup pour lui.

-Et toi ?

   
   
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Luna Walker
Lun 11 Juin - 17:27

Là où les songes te guident

Tu en avais peut-être fait un peu trop, te jouant de lui, brisant sa tranquillité. Dire qu’avant il était dans son monde, dans sa bulle depuis si longtemps. Tu l’avais sorti de ses mensonges, l’emmenant dans l’incertitude, dans des émotions qu’il n’avait jamais eu le temps de creuser. Toi, tu les avais déjà expérimentés, tu savais ce que tu ressentais et même si tu paraissais égarer, tu ne l’étais point, sachant exactement ce qu’il en adviendrait.

Le voilà tremblant, contente ? Non, tu ne l’étais pas, tu avais fait une erreur et tu continuais à avancer droit dans le mur. Grâce à toi, il était gêné, contraint de sortir de ses cordes pour joindre les tiennes. Sous tes allures d’ange, au fond tu étais un démon, si grand démon qui ne savait plus quoi faire. Juste, pas juste, tu ne concevais plus les choses de la bonne manière, t’enfermant dans des jalousies qui n’avaient pas lieu d’être. Un plancher, comment ceci pouvait-il te contrarier, il avait le droit de faire ce qu’il voulait…

Un soupir, le sien, te sortant de tes pensées sombres. Solitude, oui, tu la ressentais, tu ne l’oubliais pas, cette partie de toi. Lui, tu le percevais, il la dégageait cette émotion, celle que tu voulais oublier. Toi, tu avais réussi à t’en sortir ? En venant ici, en rencontrant de nouvelle personne, en arpentant de nouveaux horizons. Non, finalement en le voyant ainsi, tu concluais que tu n’avais pas fait un trait dessus, traumatisé à jamais, seule pour toujours… Mais ce n’était pas le moment de se remplir la tête d’idées noires, non, tu avais quelqu’un à aider, quelqu’un à sortir de là avant qu’il ne devienne comme toi. Enfermé dans une cage, à se torturer, pour des choses qui n’avaient pas le moindre sens. Tout ceci ne servait à rien, mise à part effacer ton sourire et te détruire la vie. Tu devais mettre une croix là-dessus, affronter ta noirceur pour redevenir cet ange resplendissant.

« Oui… Cette solitude, je la ressens chaque jour. Mais je me bats contre elle. »

Compliqué, c’était compliqué d’exprimer tout ça, de l’exposer à un vulgaire inconnu. Finalement dans ta vie, tu n’avais fait que d’écouter, t’oubliant toi-même. Tu ne parlais pas de toi, car ton passé était vide, il te semblait vide… Pourtant tu en avais fait des choses, tu en avais aidé des gens sans rien demander en retour. Mais personne ne t’avait remercié, non, on t’avait même blâmé de t’être accordé une once d’égoïsme. Tu n’avais pas pu résister, c’était plus fort que toi, tu n’avais pu rester là sans rien faire… Tu avais même tué pour ça, oui, tuer… Non, ce n’était pas le moment de sombrer.

Orwell te ramenait à la réalité, toujours aussi timide à ton égard. Tu abandonnais ton visage songeur, pour adopter un sourire et te vouer à lui. Ce qu’il avait à te raconter devait sûrement être triste, mais tu t’y étais préparé. Sa vie, il ne donnait pas beaucoup de détail. Adopté comme toi, une famille gentille comme toi, vous aviez beaucoup de point commun. Il était comme toi, ne sachant quoi dire, pensant que son antécédent était vierge et vide d’intérêt. Tu te retrouvais dans lui… comme s’il n’était qu’un simple miroir qui renvoyait ton image. Parlait-il de lui ou parlait-il de toi ? Tu commençais à douter…

« On est pareil, on reste bloquer sur une phase de notre passé, oubliant le reste… On préfère entendre les autres, que de nous entendre nous… »

Tu pétais un plomb, pourquoi tu avais pensé à voix haute… Bref, là n’était pas la question, c’était à toi maintenant de détailler ton passé, même s’il était semblable au sien.

« Moi, je me suis fait adopter par une famille de noble en Angleterre. J’étais la parole de dieu pendant longtemps, aidant les personnes en difficulté dans les églises… Puis après j’ai fait une erreur et je me suis mise à penser comme toi, que cette vie n’était pas faite pour moi. Mais en arrivant au manoir, j’ai vite compris que j’avais peut-être eu tort, enfin je ne sais pas, c’est bizarre… »

Tu faisais taire tes mots, le temps d’une réflexion avant de plonger ton regard dans ses iris sans fond. Comment faisais-tu avais pour aider les personnes comme lui et toi. Tu ne savais même plus, tu l’avais omis au fil des années. Mais tu te souvenais d’un geste que tu faisais souvent à l’époque, alors sans attendre tu l’exécutais. Tu prenais ses deux mains pour les lier avec les tiennes et les approchais de ta poitrine. Les yeux clos, tu prenais une inspiration avant de prendre une voix différente, une voix qui ne dégageait rien, une voix d’ange.

« Dans ta vie, tu as connu l’amour ? Que ce soit avec ta famille adoptive ou ailleurs. »

Tu réouvrais les yeux, fixant longuement le visage du garçon avant de reprendre.

« Tu as une idée de ce que pouvait être tes parents ? Pourquoi ils t’ont abandonné et où ? Tu y as réfléchi pas vrai ? »

C’était plutôt violent ça, ressasser le passé, ses origines surtout quand le tout était abstrait. Mais tu avais besoin d’information, tu avais besoin de savoir d’où était née cette solitude, après tout tu voulais juste l’aider.


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Orwell Grëtta
Lun 25 Juin - 22:08

 
   
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Orwell était pensif. Pour une fois, il ne laissa pas son monde imaginaire l'envahir et seules des pensées claires (enfin, plus ou moins claires) trottaient dans son esprit. Il n'aimait pas vraiment ça, cela ne lui arrivait guère, du moins, pas ce genre de pensée trop réaliste, pas assez étrange à son goût. Ce genre de chose n'était pas nouveau pour lui mais à chaque fois qu'il ne parvenait plus à accéder à son monde cela le gênait, pire, le rendait impuissant, apeuré presque. Comme si tous ses repères avaient subitement disparus. Ce qui, d'ailleurs, était probablement le cas. Orwell lâche un faible soupir, cligna deux fois des yeux, et soupira une seconde fois. Décidément, il passait le plus clair de cet instant étrange à pousser des soupirs qui, espérait-il, ne seraient pas entendus par la jeune fille. Premièrement, ce n'était pas forcément très poli, et deuxièmement, cela n'était, en fin de compte, absolument pas poli du tout. Ce n'était pas l'ennui qui le hantait mais le désemparement. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire à présent, le jeune garçon était perdu, ce n'était pas plus compliqué que cela.

Le feu-follet avait le regard dans le vide désormais. Il ne fixait plus, ni le plafond, ni le plancher, ni l'étagère. Tout cela avait disparu de son champ de vision. Il venait de se confier à la jeune fille comme il ne l'avait jamais fait avant. Orwell ne savait pas si c'était cela ou autre chose qui le gênait le plus mais, une chose était sûre, il était complètement sorti de ce qui l'entourait.
Il fixait un point imaginaire, face à lui, et ne le quittait plus des yeux. Pourtant, il n'y avait absolument rien d'intéressant sur ce point imaginaire. C'était peut-être même moins intéressant qu'un plancher finalement.

La voix de la jeune fille le fit presque sursauter. Elle parlait de la solitude. Il était à la fois surprit et à la fois pas du tout. Certes Luna paraissait solitaire et cela ne l'étonnait pas quand elle disait qu'elle combattait la solitude chaque jour, mais, d'un autre côté, elle n'avait pas semblé être si gênée que cela lors de son entrée dans l'étrange salon dans lequel ils se trouvaient depuis un moment déjà.

Orwell risqua un bref instant un coup d'oeil vers la jeune fille. Elle semblait aussi perdue que lui l'était, peut-être était elle dans ses pensées elle aussi, voguant dans un océans d'idées et de réflexions diverses. Peut-être n'était-ce pas le cas, et se trompait-il. Il n'en avait aucune idée. Ce qu'il savait à présent, c'est qu'il n'était plus totalement seul dans sa solitude, et cela était déjà un grand pas pour lui (et sans aucun doute un minuscule pas pour l'humanité). Il avait rarement rencontré des gens aussi seuls que lui tout au long de sa petite vie. Mais il avait compris en arrivant au Manoir qu'il existait toutes sortes de personnes qui ressentaient différentes solitudes, toutes aussi étranges les unes que les autres.

Luna ouvrit de nouveau la bouche pour énoncer le fait qu'ils étaient pareils. C'était plus ou moins la réflexion que venait tout juste de se faire le jeune garçon et il esquissa un faible sourire sur son visage. Il écouta attentivement le court résumé de sa vie qu'elle lui faisait et il se rendit compte que, en fin de compte, sa propre vie n'était pas si étrange. Ou peut-être que si, il ne savait guère.
Il n'eut pas le temps de vraiment réfléchir car elle plongea son regard dans le sien et il sentit une étrange sensation lui parcourir le corps. Il frissonna, plus ou moins discrètement, et l'observa de nouveau tandis qu'elle lui prenait les mains pour les approcher de sa poitrine, sans arrière pensée bien sûr, mais ce qui ne laissa pas Orwell indifférent. Celui-ci dégluti et eut un mal fou à se concentrer tandis qu'elle lui parlait de nouveau, d'une voix différente. Sa voix était si pure, si belle, qu'il en resta bouche bée et qu'il eut du mal à se mettre dans la tête que c'était la même personne que la Luna qui était rentrée dans la pièce et lui était littéralement tombé dessus.

-Euh...Le... L'amour ? Je...
Orwell se racla la gorge. Sa voix rauque le gênait légèrement. Il parlait si peu qu'il avait toujours du mal à adopter un ton normal et plaisant à l'oreille. Néanmoins, il essaya de ne pas faire attention et se concentra de nouveau. Il n'avait absolument aucune idée de s'il avait déjà connu l'amour.

-Mmh... J'aimais mes parents adoptifs... Je crois... Je les appréciais énormément en tout cas... Quant à mes vrais parents, je n'en ai pas vraiment... Les feux-follets naissent seuls, ils vivent seuls. C'est pour cela que je suis parti, je ne supportais pas solitude, je n'étais pas fait pour ça. Ce que je ne savais pas, c'est que cette solitude serait encore pire parmi les humains... Je me suis fait quelques amis je crois, mais ce n'était pas réel, j'avais besoin d'autre chose et tout le monde finissait par se lasser de moi... Mais d'un autre côté, j'aime cette solitude, c'est étrange et paradoxal n'est ce pas ? Pourtant, c'est la vérité.

Orwell cligna des yeux et en profita pour détourner le regard pendant un court instant qui lui parut durer une éternité.

-Et toi... Tu as déjà vécu l'amour ?

Il avait dit cela sans vraiment la regarder directement mais dès lors que ses paroles se turent, ses yeux s'accrochèrent de nouveau aux siens. Cette discussion commençait à devenir étrange. En fait, toute cette rencontre l'était, mais cela ne le déplaisait pas vraiment. Pour une fois.
   
   
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